« Bonjour, j’ai une lettre pour vous ! Hé ! J’ai une lettre pour vous ! »
Grognon ouvrit les yeux avec difficulté. Qui osait le déranger ? Il vit un blaireau qui jouait les facteurs. Un petit coup de patte lui apprendrait à vivre et, surtout, à ne pas réveiller les animaux qui hibernent. Ce n’est pas bien de déranger une brave bête qui, tout au long de l’année, fait des efforts pour se nourrir, se reproduire et élever ses enfants, et qui a besoin de repos durant tout l’hiver. Mais lui, le blaireau, qui était-il, d’où venait-il ? Et cet idiot continuait à agiter sa lettre sous le museau de Grognon.
« Une
lettre très importante !
-
Laisse-moi dormir, espèce de gros rat à poils durs ou tu auras à faire
à mes crocs et à mes griffes ! »
Le facteur était vexé. Certes, il était tout jeune dans la profession, mais ce n’était pas une raison pour lui parler comme ça. Mais que pouvait bien contenir cette lettre ? Qui pouvait déranger un ours en pleine hibernation ? Pouvait-il l’ouvrir lui-même ? Déjà ses petites pattes tremblaient d’excitation. D’une griffe délicate, il ouvrit la lettre destinée à Grognon, la lut et cria :
« Grognon,
Grognon, il faut vous réveiller !
-
Encore toi ! Mais je vais te… »
En voyant la lettre que le blaireau lui tendait, Grognon se calma instantanément.
« Le
printemps est arrivé ! » s’exclama-t-il
Eh
oui : la fameuse lettre annonçait le retour du printemps. Il était temps
de se réveiller. Depuis ce jour, Grognon et le jeune facteur sont les meilleurs
amis du monde.
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